2008/12/22

En attente des jours de l'âme

Nadia est d’origine iranienne et elle vit au Canada. Ces enfants sont encore petits, mais comme tous les enfants, ils sont entraînés dans la magie du Noël. Lors de notre leçon du français, je la demande comment elle s’est décidée de faire le sapin dans sa maison compte tenue de ses croyances. D’une voix très ouverte, elle m’avoue son amour et son respect pour ses propres traditions, mais elle sait que leurs célébrations ont de l’importance dans son pays d’origine. « Ici, je ne peux pas défendre à mes enfants d’aller voir le Père Noël. Ils voient les lumières et les décorations partout. Ils les réclament à la maison. Noël, c’est pour les enfants. Je ne peux pas leur refuser ce bonheur. Ils vivent ici. Ils attendent avec impatience leurs cadeaux au dessus du sapin. Ils ont appris à l’école des chansons et des poésies pour Noël. ». Jasmie, la petite fille de Nadia, se dirige vers le sapin, resplendissant au coin du salon, s’agenouille près de son tronc et m’indique « l’endroit destiné aux cadeaux ». Son sourire se reflète dans les boules lisses, accrochées aux branches de l’arbre.

Nadia est une femme impressionnante avec l’ouverture de son esprit et la volonté de construire une vie réussie pour ses enfants. En même temps, à la maison, elle parle en farsi aux enfants constamment, pour qu’ils apprennent la langue de leurs racines. Elle veut leur transmettre cet héritage et cette richesse uniques séculaires. Pourtant, elle étudie le français pour pouvoir les aider à l’école et pour « comprendre » ce que dit la professeure. Nadia est une femme contemporaine qui s’inscrit merveilleusement dans son nouveau pays. Mais elle sait respecter les traditions profondes de ses origines. Elle inspire à ses enfants qu’on peut vivre avec ces deux univers.
Le sapin de leur Noël est installé au dessous les tableaux des mosaïques nacrées illustrant des légendes et des personnages de l’Iran lointain.

Je demande à Nadia si dans son pays il y a une fête pareille à notre Noël. Elle me confie, qu’en mars, les gens là font de telles célébrations. Sauf que chez eux, la saison de ces festivités est marquée par l’arrivée du printemps. Tous nettoient et rangent leurs maisons et ils ont aussi leur nuit de l’attente sacrée. Cette nuit, ils savent qu’un vieillard noble, saint et magique visitera les foyers. Pour inviter son esprit chez eux, ils rangent sur une table, couverte de jolie nappe, 7 objets sacrés. Chacun des objets est doté d’un pouvoir, attirant la visite du vieillard saint. Chacun des objets exprime un vœu humain. Le bocal avec le poisson qui nage dedans est le symbole de la vie – même ; il est le souhait que la vie continue. La pomme rouge est l’image de la santé et du bien – être de tous. Les hôtes la proposent au vieillard pour qu’il leur offre des forces et une année saine.
Les quelques pièces argentées symbolisent la prospérité. Ils expriment le souhait de la famille pour un temps aisé. Sur cette table, on trouve aussi un miroir…
Voilà, je me persuade que les humains partout et de toutes les croyances ont leurs « jours de l’âme ». Les humains partout ont besoin d’une nuit magique dans l’année pour renouveler leurs espoirs. Ils ont besoin de ce temps sacré pour que les yeux de leurs enfants se remplissent d’éclats joyeux.

Il est temps déjà que les enfants de Nadia nourrissent les poissons des grands aquariums dans leur appartement, scintillant des lumières multicouleurs. La fois prochaine, lors d’une leçon suivante, nous allons continuer nos conversations sur les fêtes, les différentes traditions, la famille et l’espoir humain.
Bonsoir maintenant !

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