2010/01/11

Tout en patinant...

La sensation de plénitude peut survenir lors du patinage. On est en mouvement ; on se déplace sur la glace en permanence, on fait des tours et des tours de la piste – pareils aux petits envols offrant la sensation de légèreté et de liberté. On s’unifie avec l’air frais, avec le scintillement de la blancheur, avec le souffle du vent, avec la mélodie de notre propre corps. On s’entraîne dans une danse intensive. On est dans le temps et, paradoxalement, hors de lui : le temps s’efface comme pesanteur. Le temps se transforme en joyeuse continuité des mouvements précis et vitaux. On peut patiner longtemps comme dans une méditation où le corps et l’esprit comblent l’ensemble parfait.
Quand soudain, la neige commence à rappeler d’elle, parsemant l’air des flocons graciles, on aperçoit l’être aimé à l’autre bout de la piste et on s’élance pour l’embrasser avec toute sa chaleur intérieure – tout en patinant…

2010/01/07

Faire amour avec les yeux

Faire amour avec les yeux ; faire amour en se regardant, ne qu’en se regardant, car l’autre est inimaginable, inatteignable, inconcevable. Je me réduits à mes yeux. J’essaye de te dire tout avec eux. Je suis mes yeux. Tu n’es que tes yeux. Tu plonges en moi. Je me laisse à toi, tout en soutenant la pesanteur de ta douleur, de cette impossibilité immense, insurmontable, qui nous enferme.
Faire amour avec les yeux.
Ne qu’avec les yeux…

La lumière derrière les fenêtres

C’est tellement important de voir la lumière allumée derrière les fenêtres de sa maison quand on y rentre…C’est tellement important qu’on sache que les êtres aimés y sont déjà rentrés ; que les êtres aimés y sont là – dedans et qu’il n’y a que quelques instants avant de les embrasser.

2010/01/06

La neige invitante...

En plein hiver, pour un après – midi, j’ai décidé à couvrir les sofas du salon des couvertures en couleurs estivales – vert amande et rose bonbon. Je l’ai fait juste pour m’offrir un peu de tendre fraîcheur colorée durant la grande tombée de la neige au dehors. Après, je suis retournée à mon quotidien hivernal. Cette fois, quand je suis sortie et que j’ai rempli mes paumes avec la neige enveloppant les rebords des fenêtres, je l’ai sentie douce, souple et invitante…

2010/01/02

Après la soirée féerique

Ce premier janvier, les moineaux chantaient dans les branches de l’arbre frêle près de la terrasse. Après, ils se sont envolés à la recherche de leurs quêtes – des miettes précieuses des plats festins des humains.
Le soleil, choisi pour aujourd’hui sa parure en jaune tendre, répandait sa brillance délicate et complice avec la brillance de la neige s’entassant doucement sur la terre.
Lors de la messe, le prête a dit que même si nous changions notre calendrier, nous ne recommencerions jamais du zéro. Il nous a aussi suggéré l’écoute du silence lorsque les hésitations tentent d’envahir le cœur.
Mon bracelet est enlevé de ma main ; posé sur la table de nuit, il tente de se reposer de la folie nocturne. Ses perles blanches gardent encore la mémoire de la magie ; de tes regards enflammés ; de tes yeux éperdus dans la passion désespérée, assoiffés de l’amour.