2009/11/27

New Yourk - Jour II

A New York, vous pouvez prendre votre petit déjeuner dans une vraie boulangerie française – il y en a plusieurs (Le bon pain, Le pain quotidien, Prêt à manger, etc.) Un choix considérable des délices boulangers vous attend à le délecter.
Dès 8 heures du matin, les bus touristiques, traversant la ville d'un bout à l'autre, vous proposent des trajets guidés. Vous pouvez acheter votre ticket même à la rue, des hommes habillés en rouge, en jaune ou en bleu (selon la ligne désirée). Ils vous les vendent sur place et ils vous désignent les stations des bus en question.


Votre ticket est valide pour 24 heures et vous pouvez monter et descendre tant que vous le désirez et où que vous le vouliez selon la carte que vous avez. Pour nous, c’était la meilleure manière d’acquérir une vision globale de la ville et de repérer les endroits que nous aimerions voir en particulier, des quartiers où nous aimerions nous promener plus longtemps.






Avec un tel bus, nous nous sommes rendus au quai du fleuve Hudson. De là, nous avons pu prendre le bateau pour aller sur l’île où se dresse majestueusement la Statue de la Liberté. Elle représente un bel symbole de la dignité humaine et de la liberté triomphante. Offerte par le peuple français au peuple américain, cette statue est édifiée à l’honneur de l’Indépendance du 4 juillet. Les six rayons, composant la couronne de la statue, symbolisent les six continents et les six grandes mers. La torche enflammée dans sa main symbolise la vérité qu'illumine et qu’illuminera le monde. Sur l’un des ses pieds, on voit les traces des chaînes brisées.

Au pied de la Statue de la Liberté, nous avons fait un vœux : le veux d’évoquer toujours notre force intérieure, l’effort de nous sentir toujours délibérés et décidés lors des traversées douloureuses pour nos esprits. Ce matin ensoleillé, baignant de lumière splendide la Statue de la Liberté, nous nous sommes promis de conserver son image en nous, de la garder et de la cultiver perpétuellement, pour en avoir recours lors des épreuves. Nous nous sommes promis d’agir comme des personnes conscientes et délibérées des chaînes intérieures malgré les défis et les difficultés.
Sur l’île voisine (Ellis Island) se situe le musée de l’Immigration, tandis que le musée des Premières Nations Américaines (Museum of the American Indian) est installé non loin du quai principal du débarquement et du retour sur Battery Park (ce dernier musée est gratuit et accessible pour tout le monde).


Nous avons repris l’un des bus rouges et nous avons parcouru ainsi le reste de son chemin tracé. Nous avons vu les grands ponts, reliant Manhattan avec Brooklyn et New Jersey. Nous avons passé près des quartiers des immigrants chinois (Chinatown), italiens (Little Italy) et russes. Nous sommes puis descendus à Central Parc. Les arbres, les pierres, les feuilles, la pelouse, le lac, la statue de Shakespeare, les enfants et leurs parents, les bancs portant des plaques avec des noms et des gestes des gens ordinaires, mais amoureux - tout à Central Parc émane un air spécial. En nous promenant parmi ses allées, nous avons respiré autrement, à pleins poumons.

La verdure et les arbres y abondent à la différence du reste de la ville. Les quartiers alentours sont chers et chics (Upper East Side). Les bâtiments sont entourés de verdure et on peut facilement repérer, près de leurs entrées sophistiquées, les concierges en uniformes soignés.
Ayant marché tout au long du Central Parc, nous sommes arrivés à Guggenheim museum.
Ce musée de l’art moderne et contemporain représente un chef-d’œuvre architectural à l’intérieur et à l’extérieur. Pour se déplacer d’un niveau à l’autre, il n’y a pas de l’escalier ni des marches, mais des sentiers en spirales qu’il suffit de suivre pour passer d’une surprise du tableau magistral à l’autre. Si vous décidez de visitez le musée présentement ou jusqu’au 10 janvier 2010, vous pourriez y contempler l’art de Kandinsky.

Le musée n’est pas énorme, mais les œuvres dedans (Cézanne, Gauguin, Manet, Monet, Picasso, Pissarro, Renoir, Vincent Van Gogh et Kandinsky) méritent que vous passiez au moins deux - trois heures auprès d’elles. En fait, quand on entre dans un musée, c’est toujours un cadeau qu’on s’offre, car l’intensité et l’histoire racontées par chaque oeuvre enrichissent la pensée et l’âme. Pour la première fois dans ma vie, j’ai lu sur les notices à côté des œuvres non seulement le titre du tableau, mais les matériels avec lesquels il avait été peint (pastels, acrylique, gouache, etc.)
La beauté de l’art moderne réside dans sa capacité d’inspirer d’innombrables émotions et réflexions. Celui qui le contemple peut découvrir de diverses émotions au sein de son propre être, des émotions qui lui parlent intimement. Deux des qualités de l’art moderne consistent en sa capacité d’inspirer la liberté de pensée, ainsi qu’une contemplation illimitée.
Quant à Kandinsky, après ma visite à Guggenheim, j’ai changé beaucoup de mes pré- pensées et de mes préjugés. Les couleurs tendres (rose, jaune, bleu clair) abondent considérablement dans ses œuvres.

Les chevaux et les chevaliers, dans les tableaux en couleurs, expriment l’élan de l’artiste d’échapper à l’école critique, traditionnelle et accusatrice. Ces chevaux et ces chevaliers sont bien saisissables par l’œil, peu importe si vous regardez les tableaux du près ou du loin. Telle était ma découverte.
Avec les cercles, les demi cercles, les courbes, les lignes, les carrés, Kandinsky a voulu transformer les concepts pré-établis sur l’espace et le temps. Les triangles s’édifient en toits, en habitacles, en ponts. Les cercles englobent les morceaux de l’univers. Cet univers, ils l’apportent aux humains.

J’ai dit au revoir au musée Guggenheim et à Kandinsky en sauvegardant en moi l’image d’un cercle rose sur le fond noir d’une œuvre. Ce cercle aurait – il pu être un soleil rose dans la terreur mystérieuse d’une nuit ?
Par une chance miraculeuse, nous avons pu visiter un autre musée célèbre MoMA(The Museum of Modern Art) à New York. Nous avons eu la chance que l’entrée ait été gratuite ce soir – là. MoMA me rappelait beaucoup le centre Georges Pompidou à Paris. Même si mes pieds tenaient déjà à peine (à cause de la journée passée sur mes talons irraisonnables), une fois devant les créations singulières, j’ai oublié la fatigue et j’ai pu tenir jusqu’à la fermeture du musée.






Mon amour pour les installations, les collages, les objets insolites, impliqués dans les œuvres modernes, les objets usés du quotidien, ressuscités pour une nouvelle vie dans des pièces d’avant-gardes, a été confirmé une fois de plus.
Essayez d’imaginer la table dressée pour un dîner, le sel éparpillé sur sa nappe noire et leur stylisation dans une installation provocante.


Si vous avez l’occasion de visiter ce musée, ne manquer surtout pas le beau tableau vert de Klimt : l’un de ses rares tableaux composé de symphonie en couleurs vertes. Le baiser y est toujours présent, mais sa tendresse enveloppante contient des nuances du vert éclatant au vert pâle.

Après Klimt, ce n’était pas facile d’aimer beaucoup les vues du métro new-yorkais, mais quand même il s’est avéré un bon moyen pour rentrer approximativement vite dans notre hôtel et pour changer mes bottes avec des baskets confortables.
A 21 heures, après avoir dîné, nous aurions pu monter Empire State Building (ouvert jusqu’au 2 heures du matin). Pourtant, nous nous sommes résignés à le garder pour une prochaine visite et nous nous sommes promenés tout au long du 5th Avenue. Les lumières et les décorations de ses fameuses boutiques se distinguaient d'un esprit féerique.



Comme un énième contraste new – yorkais, devant les portes fermées d’une cathédrale en face du 5th Avenue, sur ses escaliers pierreux, une dizaine de sans – abris avaient finalement trouvé leur répit nocturne dans les couvertures et les cartons installés minutieusement. Au retour dans l'hôtel, j’ai aperçu le même sans – abri au même endroit que la soirée précédente. Il était blotti sur le banc désert d’une station de bus. Il se reposait en face d’une immense publicité lumineuse à Chanel – le parfum Coco Mademoiselle. La Mademoiselle de l’écran fixait immuablement le misérable emmitouflé dans sa couverture déteinte.
Je n’ai pas osé photographier cet homme de peur de ne pas troubler son rêve.

Et pourtant, New York était beau! J’ose l’avouer, malgré ses bribes de cruauté sociale.

New Yourk - Jour I

Je n’ai jamais vu auparavant autant de voitures et de circulation que sur tous les chemins amenant à la ville de New York. Au moins, mon impression de l’énormité du trafic était comme du « jamais – vu ». Si pour un instant, je pouvais détourner mon regard du chemin(surtout dans les filles d’attente derrière des centaines de voitures ayant pour une destination ultime la nôtre), je voyais les gratte – ciel, habillés en lumières, nous faisant des clins d’œil audacieux du loin, de l’autre côté du fleuve.
Une fois installés dans notre hôtel à 42the street, pas loin du Time Square, nous avons repris notre respiration. De la terrasse, les lumières et leurs rayons nous atteignaient en nous incitant d’aller à leur rencontre. Et nous leur avons obéi. Nous sommes sortis.

A prime abord, le Time Square me paraissait peuplé comme ne l’avait été aucun endroit au monde. Des nombreux policiers circulaient vivement en voitures et en motos près des trottoirs. Les sémaphores, accrochés au dessus des rues, n’étaient pas suffisants pour l’afflux des voitures et des piétons vers 19 heures dans les artères de la ville. Des policiers et d’autres agents routiers réglaient la circulation avec des sifflets et des panneaux supplémentaires.
Au cœur du Time Square, les plaques publicitaires et les murs affichant des publicités envahissaient la vue des nouveaux visiteurs comme nous l’étions ce soir.
J’était impressionnée par la vivacité de certaines publicités émisses sur des écrans géants couvrant les édifices. Des visages, des formes, des couleurs, des mouvements, des sons, des reflets, des titres émanaient de ces innombrables sollicitations. Elles incitaient les gens de tenir leurs regards en haut, de choisir la leur, de repérer un message favori…


En regardant le haut des édifices et le décor des publicités, on s’éloignait de la réalité de la rue. La rue n’était pas parsemée uniquement des touristes émerveillés, mais aussi des gens sans – abri, par des mendiants, par des pauvres gens désorientés. Certains des mendiants étaient humbles, d’autres plus agressifs, mais j’ai pris ainsi conscience, pour la première fois, du contraste époustouflant entre la richesse et la misère de New York. La ville était habitée, comme la majorité des mégapoles de notre civilisation occidentale, par la splendeur du luxe et la performance des inventions, mais aussi par la malheureuse errance et la vulnérabilité humaine des abandonnés, des chassés, des oubliés de cette civilisation: ses enfants honteux et méprisés jusqu’à l’indifférence.

Ce premier soir, nous avons entrepris la marche sur quelques rues latérales pour nous échapper au brouhaha du Time Square, avec l’espoir que le contraste entre la richesse et la misère ne serait pas tellement flagrant là.
J’ai découvert les vitrines de la boutique Anthropologie. Elles étaient décorées dans un style évoquant l’actualité du recyclage et les bonnes vieilles traditions du tricot, de la laine, des gilets (pareils à ceux que ma grand – mère créait dans mon enfance), des chaussettes en couleurs et en textiles chauds…Ces vitrines nous apprivoisaient avec l’hiver et nous mettez en douce attente de la neige. Ne qu’avec du papier blanc, le décor des vitrines inspirait le rêve de cette neige que nous rêvions déjà.


Marchant encore et encore, nous nous sommes rendus devant l’imposante et fine façade de la cathédrale Saint – Patric. Nous sommes entrés dans cette première cathédrale new- yorkaise que nous ayons découverte. Le flag américain était près de son entrée, entouré d’un côté par le portrait du défunt pape Jean – Paul II et de l’autre, par le portrait du présent pape Benoît XVI. A part le flag national, tout le reste, dans la cathédrale, nous paraissait connu et familier (tout pareil aux autres endroits sacrés). Les statues de Saint Antoine, de Sainte Rose de Lima, de Sainte Thérèse, de Saint Patric, de Jésus et de la Vierge Marie nous accueillaient auprès de leurs autels. La lumière des bougies et l’arôme de l’encens brûlé nous transmettaient le sacral et le faisaient plus profond.
A la sortie, la statue de Saint Pierre se dressait dans sa solide majesté et veillait sur les gens. Voilà, au cœur de New York, il y avait aussi l’image du saint tenant les clés du Paradis et de l’Enfer.

Au dehors, New York, lui – même, représentait un sacré mélange des deux. Mais il était beau. Oui, New York était beau!!!
Les vitrines sillonnées par des trains magiques et par d’autres scintillants jouets d’enfants se sont poursuivies en longues files devant nos yeux.


Les vitrines de Macy’s shop centre invitaient petits et grands à approcher et à composer leurs lettres au Père Noël. L’une des vitrines proposait des écrans électroniques avec plusieurs boutons à l’aide desquels on pouvait choisir des phrases, faire des textes et envoyer l’image du cadeau désireux au Père Noël. Les Américains appelaient ce vieillard magique Santa Claus. Un homme sans – abri faisait aussi patiemment et enthousiasment la queue devant la vitrine pour composer et envoyer sa lettre à Santa.
Une chose était certaine: la magie était pour tous!
L’Empire State Building d’en face se préparait à passer sa nuit, s’enveloppant dans la voile d’une dentelle brumeuse.