2009/11/10

La méditation de l’écureuil

Le crépuscule automnal émerveille avec son silence et son calme. Ce ne sont que nos pas qui retentissent et qui dessinent des traces sur le tapis des feuilles dorées. Nous nous arrêtons en face d’un tronc majestueux. Les feuilles au dessous de lui évoquent l’image d’un lit invitant de s’en approcher, de s’y poser, de s’y plonger, de s’en envelopper. J’ai l’audace de penser que ce lit n’est là que pour nous. A l’instant même, j’aperçois la silhouette d’un écureuil, fièrement dressé sur ses pattes, immobile et fixant notre présence. Nous comprenons que nous nous sommes trompés ; que notre pensée a été bien trop audacieuse. La forêt automnale ne nous appartient pas. Elle est le royaume des autres êtres ; la chaleur des feuilles est le refuge des écureuils, des oiseaux endormis, du vent sifflotant. L’écureuil dressé immuablement nous fait comprendre l’évidence de la nature : elle ne nous est pas destinée à la posséder. Toute pensée de possession s’éloigne de nous. Nous nous sentons plus légers, plus libres. Nous devenons part du paysage. C’est lui qui nous inclus en lui ; c’est lui qui nous possède. Du coup, l’écureuil décide de sortir de sa méditation et de grimper sur l’arbre voisin. Nous sommes de nouveau seuls devant l’autel du tronc majestueux. J’ai l’audace de me tourner vers toi, d’approcher tes lèvres, de fermer mes paupières…Nous demeurons ensemble dans le silence du crépuscule automnal, sous la voûte des arbres protecteurs. Les écureuils ne nous espionnent pas. Ils ont leurs méditations et leurs missions des gardiens fidèles de la forêt enchantée.

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