2010/12/07

Les cadeaux cachés

Quelle belle idée de choisir ou de fabriquer les cadeaux quelques semaines avant Noël ! Puis, on les enfouit en secret au fond des tiroirs et on laisse la magie opérer dessus. Il est certain qu’une magie se produise.
On a des jours à y réfléchir; on imagine notre proche et notre cadeau pour lui ou pour elle. Quel message et quel sens ce cadeau apportera – t- il à cette personne? On réfléchit sur nos relations et nos amours, on révise notre amitié.

Au nom de la vie

C’était un hôpital public où les cabinets pour les échographies des femmes enceintes se situaient près des cabinets oncologiques. Bizarre disposition des lieux! Même effrayante pour certaines des femmes en attente de leurs bébés!
Sans doute, cela convenait aux équipes médicales ; apparemment cela représentait le meilleur endroit où l’hôpital pouvait disposer sa technologie.
Pourtant, tout en attendant son tour, on pourrait réaliser pour une énième fois combien la vie était précieuse. Là où le commencement de la vie et sa fin se frôlaient, on pensait fort pour sa fragilité, pour la vulnérabilité humaine, mais aussi on appréciait la chance inouïe de vivre, de respirer, d’espérer.
Le petit bébé placé en couveuse hermétique, qu’une infirmière venait de descendre à l’étage pour ses procédures à lui, fortifiait l’image de cette bataille humaine au nom de la VIE.

2010/12/01

Neige, lumière et amour


La plus belle décoration de l’hiver


Je me suis arrêtée soudain sur le sentier enneigé. Les pins et les sapins se dressaient près de moi. Durant quelques instants, je contemplais leurs cimes pointues et fières. Elles dominaient l’espace, mais un bout du ciel intensément bleu se détachait au centre de ma vision. C’était apparemment ça la plus belle décoration de Noël et de l’hiver – les conifères vivantes, au milieu de la neige, parées gracieusement de frêles flocons blancs.
Puis, le ciel s’éclaircit encore plus. Un rayon du soleil aurait pénétré certains des flocons reposant sur la branche du pin haut devant moi. A l’endroit où la lumière céleste plongeait dans la neige, une goutte scintillante et cristalline apparut. Cette goutte ne se détachait pas facilement du pin. Elle miroitait au soleil et décorait l’arbre. Pourrait – il avoir des boules plus splendides, pour décorer un sapin, que les flocons – gouttes éclatant lors de la caresse lumineuse ?

2010/11/16

Le gâteau oublié

C’était une recette oubliée. Une recette du gâteau avec des biscuits, trempés dans le lait, arrangés soigneusement en carré, en cœur ou en papillon. Arrosés d’une crème du lait (encore du lait), du cacao, du beurre. Garnis des noix et des cerises en confiture. Parsemés généreusement des flocons du noix de coco râpés. Un gâteau hivernal – sucré et succulent. Un gâteau que j’avais goûté dans mon enfance. Par surprise, j’ai découvert sa recette, écrite sur un bout du papier vieilli, entre les pages d’un livre d’autrefois. Par surprise, après avoir sorti le délice du frigo, et après avoir savouré la première bouchée, j’ai eu l’impression d’être retournée dans l'enfance. Ce goût évoquait l’enfance et l’époque des gâteaux délectables qui trônaient dans les cuisines de mes grands-mères.
Aujourd’hui, en leur mémoire et pour honorer mon enfance, je recopie la vielle recette en propre, sur une feuille immaculée. Comme ça, elle se conservera pour plus longtemps et qui sait, se transmettra un jour à une autre jeune fille.

2010/11/15

La famille

Dans mon rêve, quelqu’un m’offrit deux pierres – une grande et bien lourde et une plus petite, représentant l’outil pour travailler la première. Il fallait endurer le long travail manuel ; faire de grands efforts et ne pas abandonner l’outil pour tailler la grande pierre. Je savais que je devrais travailler sans lâcher prise peu importe la douleur pénétrant mes mains, exténuant mes muscles, tendant à l’extrême mes veines. Je devais surmonter cette douleur et continuer à tailler, tailler sans cesse la grande pierre.
Du coup, j’aperçus les contours des silhouettes humaines sur la surface au-dessous la poussière pierreuse. La grande pierre se transforma peu à peu en une statue monumentale. Cette statue représentait le corps dressé d’un homme, près de lui celui d’une femme et, près d’eux, blotti celui d’un enfant. Cette image de la famille aurait probablement toujours existée, profondément empreinte sur le fond de la pierre. Mais les efforts et le dur travail étaient indispensables pour la révéler.
Une étrange voix annonça que la famille était une évidence, mais en même temps un travail dévoué et constant… Juste comme le travail des pierres dans ce rêve. Ces pierres qui gardaient leurs profonds secrets et qui ne les dévoilaient grâce aux efforts persistants.
C’est aussi cela découvrir et construire jour après jour une famille – c’est comme tailler la grande pierre avec la petite pierre.
Le bonheur sera toujours là – au dessous la poussière.

2010/10/31

2010/10/29

Reflets et réflexions


Des vitraux visités par les rayons d’un soleil couchant…

Voilà comment naît le jeu des reflets et des réflexions…

La lumière du soleil sait toujours se faufiler un chemin jusqu’aux autels.

Anniversaire


Faire un vœu pour chacune des roses offertes à ton anniversaire.
Faire un vœu en arrangeant chacune de ces fleurs, émanant la tendresse, dans le vase rempli d’eau pour les accueillir.
Apaiser la soif des fleurs et apaiser ses désirs d’avoir.
Redécouvrir l’être – l’être de la vie et des choses.

Remercier la vie même. Etre reconnaissant qu’on soit vivant, qu’on savoure l’air de cette vie jour après jour…Qu’on ait le goût de vivre.

Respirer la vie.Encore et encore...

2010/10/20

De toutes les couleurs

Pouvoir toujours discerner le bleu cristallin du ciel même en automne.
Le bleu est toujours là, ineffaçable.
Le vert illumine les conifères par loi naturelle.
Les magnificences du jaune et du rouge dorés enrobent tout avec encore plus de douceur. Oui, en automne, une douceur silencieuse s'installe.
Une douceur silencieuse remplit l’air et nos êtres…

2010/10/18

Un écureuil citadin

Encore une rencontre avec le héron




Le héron

Premièrement, on était content d’avoir pu le distinguer – son plumage gris était identique aux pierres de la muraille grise bordant le canal. Le héron aurait soigneusement choisi ce camouflage tranquille de l’endroit lui ressemblant tant en couleurs.


Il fallait vraiment se fixer continuellement en sa direction pour discerner les formes de l’oiseau.
Après la joie de la première découverte, on demeurait silencieux.

Le héron était silencieux et presque immobile lui aussi. Cette immobilité étonnait avec la force de sa persistance. Méditait – il comme certains autres oiseaux ou telle n’était que l’illusion humaine?
L’oiseau restait tourné vers le petit barrage d’où l’eau descendait énergiquement en masses galopantes. Pouvait – il saisir les sons chantants ou bien se contentait – il de voir cette eau se mouvoir et se moduler continuellement?

Après, je me suis demandée si ce héron n’était pas blessé ? Pouvait – il voler? Pourquoi était – il seul là ? Etait – il normal pour son espèce de rester en solitaire? Etait – il au guet de son dîner que l’eau ou l’air allaient lui offrir? Ne s’envolerait – il pas vers des pays plus chauds, car l’automne se manifestait de plus en plus?
Mais évidemment toutes ces questions n’appartenaient qu’à l’humain, sans que le héron en soit concerné dans sa méditation immuable.

Et puis, avec la tombée de la nuit, le héron a remué ses ailes. Il les a déployées largement au-dessus des pierres et s’est librement envolé peu avant l’arrivée de la nuit…Loin de nous…En nous abandonnant à nos questionnements…Seul le souvenir de son œil mystérieux demeurait comme une trace persistante. Et cette trace, toujours en nous…

Se sentir riche

Marcher près du bord de la rivière. S’avérer à l’endroit exact où le soleil crépusculaire se glisse sous un angle chatoyant sur la surface aquatique ; s’abandonner à sa chaleur déversée gracieusement. Peu après, baisser son regard sur la verdure alentour et découvrir par miracle encore un trèfle à quatre feuille. Continuer tout au long du bord. Tomber sur un oiseau étrange ; pouvoir le distinguer – un héron, dressé majestueusement près d’un tas des pierres grises. Un héron en contemplation de l’eau coulante.
Demeurer à son tour calme jusqu'à l’apparition de la lune mielleuse sur ce ciel pénétré d’un rose diaphane.

Se sentir riche. Se considérer comme un possesseur d’une richesse inestimable, intérieure et extérieure à la fois ; une richesse qui représente cette capacité de voir, de percevoir, d’admirer la beauté des choses et des êtres vivants, de se l’approprier dans l’instantanéité de l’apparition, de savoir que la vie sera toujours là…

2010/09/21

La révélation de la mouette

J’étais sous l’emprise de la lecture de mon livre.

Du coup, j’ai dévié mon regard de la page et j’ai aperçu la mouette près de mon banc.

Elle aurait dû se placer paisiblement là quelques minutes avant sans que je l’aie aperçue. Je voyais comment le souffle de la brise se glissait légèrement sur son pelage duveteux.

La mouette restait concentrée et immobile dans sa contemplation. Elle n’éprouvait apparemment aucune peur de ma présence. Elle avait choisi de se placer à cet endroit, près du banc, près d’un être humain. Je me suis demandée si cette mouette n’était pas dans son état de méditation particulière. Les animaux et les oiseaux auraient certainement leurs moments de calme profonde et immuable. Les postures qu’ils prenaient lors de ces moments particuliers étaient impressionnantes ; ils paraissaient inatteignables dans leur percée d’un au-delà invisible, insaisissable pour l’œil humain.
J’ai posé une question mentale, adressée comme par blague à la mouette : « Est – ce ton moment de méditation et de réflexion, petite mouette blanche ? ». Par miracle, l’oiseau m’a répondu en changeant sa posture - se mettant sur une patte, soulevant l’autre dans l’air.


La grâce était telle que les larmes jaillirent de mes yeux. Qui est-ce qui connaît en fait la vérité sur la vie, la vie de tous les êtres vivants.. ? Est – cette vie un mystère ou une évidence ? Une évidence que la mouette venait de me révéler autour du banc…