2010/11/16

Le gâteau oublié

C’était une recette oubliée. Une recette du gâteau avec des biscuits, trempés dans le lait, arrangés soigneusement en carré, en cœur ou en papillon. Arrosés d’une crème du lait (encore du lait), du cacao, du beurre. Garnis des noix et des cerises en confiture. Parsemés généreusement des flocons du noix de coco râpés. Un gâteau hivernal – sucré et succulent. Un gâteau que j’avais goûté dans mon enfance. Par surprise, j’ai découvert sa recette, écrite sur un bout du papier vieilli, entre les pages d’un livre d’autrefois. Par surprise, après avoir sorti le délice du frigo, et après avoir savouré la première bouchée, j’ai eu l’impression d’être retournée dans l'enfance. Ce goût évoquait l’enfance et l’époque des gâteaux délectables qui trônaient dans les cuisines de mes grands-mères.
Aujourd’hui, en leur mémoire et pour honorer mon enfance, je recopie la vielle recette en propre, sur une feuille immaculée. Comme ça, elle se conservera pour plus longtemps et qui sait, se transmettra un jour à une autre jeune fille.

2010/11/15

La famille

Dans mon rêve, quelqu’un m’offrit deux pierres – une grande et bien lourde et une plus petite, représentant l’outil pour travailler la première. Il fallait endurer le long travail manuel ; faire de grands efforts et ne pas abandonner l’outil pour tailler la grande pierre. Je savais que je devrais travailler sans lâcher prise peu importe la douleur pénétrant mes mains, exténuant mes muscles, tendant à l’extrême mes veines. Je devais surmonter cette douleur et continuer à tailler, tailler sans cesse la grande pierre.
Du coup, j’aperçus les contours des silhouettes humaines sur la surface au-dessous la poussière pierreuse. La grande pierre se transforma peu à peu en une statue monumentale. Cette statue représentait le corps dressé d’un homme, près de lui celui d’une femme et, près d’eux, blotti celui d’un enfant. Cette image de la famille aurait probablement toujours existée, profondément empreinte sur le fond de la pierre. Mais les efforts et le dur travail étaient indispensables pour la révéler.
Une étrange voix annonça que la famille était une évidence, mais en même temps un travail dévoué et constant… Juste comme le travail des pierres dans ce rêve. Ces pierres qui gardaient leurs profonds secrets et qui ne les dévoilaient grâce aux efforts persistants.
C’est aussi cela découvrir et construire jour après jour une famille – c’est comme tailler la grande pierre avec la petite pierre.
Le bonheur sera toujours là – au dessous la poussière.