2008/12/29

Dans le patinage, il y a aussi du zen…

Mon premier patinage a eu lieu hier. C’était le premier patinage non seulement pour la saison, mais le tout premier dans ma vie. Une demi- heure, je me tenais sans cesse des manchettes de sécurité entourant la patinoire. L’enfant de mes amis, un patineur très adroit, m’encourageait de poursuivre mon entraînement. Il me tendait généreusement sa main pour m’entraîner vers le centre de la piste et pour me faire lâcher les manchettes métalliques des côtés. Ce garçon m’expliquait bienveillamment comment il fallait tenir mes pieds, mes mollets et quels mouvements réaliser avec les patins. Je l’écoutais et j’essayais d’exécuter les conseils. C’était évident qu’il fût utile de me fier à l’enfant, car il était le vrai maître de la glace. Voilà, il y a des situations où les enfants sont plus habiles que les adultes. Il y a des moments où les enfants maîtrisent à merveille les défis qui échappent à nous.
Encore une demi – heure plus tard, j’ai réussi à vaincre ma peur et à comprendre que l’équilibre sur la glace était atteignable. Je pouvais me tenir debout, sans aucun support sur la glace de la piste. Ce qui restait, c’était à me lancer dans une marche libre et après, dans un vrai patinage avec des pas légers, en dessinant des mouvements doux. J’étais consciente de mon équilibre réussi et de ma posture bien dressée sur la glace, mais comment me déplacer, comment réaliser de vrais pas en avant, comment me promener sur la piste ? J’écoutais les conseils pratiques et l’expérience vécue de mes proches. J’essayais d’imiter certains d’entre eux, mais je n’arrivais pas à avancer réellement. J’ai souri avec reconnaissance à tous ces gens bienveillants. Pourtant, j’ai reculé de nouveau vers les côtes de la piste.
J’ai arrêté de penser un certain temps. Je me suis juste concentrée sur l’image blanche de la surface glacée devant moi. J’ai lancé mon regard vers le point le plus lointain dans cet horizon blanc. Les nombreux patineurs sur la piste ont disparu de ma vue intérieure pour quelques instants. Pour quelques instants, j’ai eu la sensation d’être l’unique personne sur cette partie de la glace. Et avec le regard lancé en avant, concentré sur la blancheur étalée devant moi, je me suis dite que j’allais atteindre cet horizon en face. Soudainement, sans savoir comment exactement, j’ai réalisé que je marchais sur la glace. Je faisais mes petits pas avec les patins sur cette piste. Pour la première fois dans ma vie, j’avançais sur une patinoire. Ce qui semblait impossible avant deux heures et demie devenait possible devant mes yeux, avec mes propres pas.
J’étais gracieusement entourée de l’amitié et de l’encouragement de mes proches. Cette enveloppe de confiance inspirée est toujours importante. Mais, dans des situations insolites et risquées, je suis persuadée qu’il nous est nécessaire de nous détacher un peu de la réalité et d’arrêter d’en penser. La concentration sur la surface devant nous est suffisante. L’unique conscience de sa vision nous incitera à faire nos premiers pas. Après les premiers pas, tous les autres se poursuivront.
Si vous tentez le patinage pour la première fois, osez juste voir la surface douce de la glace devant vous. Dites – vous que vous franchirez un petit passage, un petit parcours amenant vers un horizon déterminé. Et vous serez là, à cet horizon, dans les minutes suivant cette volonté, ce désir…

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