2009/08/31

Cake aux cerises pour le dîner

Elle a décidé de préparer un cake avec les dernières cerises de la saison. Pour les dénoyauter, elle a mis des gants du nylon. Et elle s’est mise au travail. Puis, du coup, elle a enlevé son gant droit, après le gant gauche. Elle a touché à la chair fraîche des cerises, à leur jus écarlate et ruisselant. Elle a vu le jus fruitier colorer ses doigts et ruisseler vers ses paumes, puis suivre vers ses bras. Elle l’a laissé se faufiler là et dessiner ses traces tout en continuant de dénoyauter le reste des cerises. Elle a pensé que c’était cela l’un des vrais bonheurs : laisser ses mains sentir et prendre les couleurs des cerises, des fruits, de l’abondance de la terre. Comme à l’époque de son enfance : quand elle mangeait joyeusement les morceaux des pastèques sans se soucier des ruisseaux succulents s’insinuant sur son menton, son cou, sa robe de petite fille. A cette époque, elle savait qu’elle pouvait plonger dans un bain d’eau chauffée au soleil. Cette eau et ce soleil n’attendaient qu’elle et faisaient part des délices estivaux.
Maintenant, elle dénoyautait les cerises pour son cake avec des mains nues. Elle était heureuse comme dans son enfance. Le cake allait être prêt pour le dîner et le thé élégant avec les invités. Elle avait de quoi justifier les traces imminentes sur ses mains soignées.

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