2009/08/31

Au bord de l'océan

Elle aimait ces matins quand tout le monde dormait. Elle pouvait sortir au bord de l’océan, contempler l’immensité bleue, courir sur le sable en respirant l’air frais, abandonner ses pieds aux caresses de l’écume des vagues accostantes.
Les jours des vacances finissaient et elle décida de ramasser quelques coquillages. Elle savait qu’une fois rentrée dans la grande ville, elle allait les arranger soigneusement dans un verre transparent, les mettre dans la salle de bain et les contempler lors des bains des week-ends froids.
Ses poches étaient déjà lourdes des coquilles des mules et des petits cailloux polis. Elle s’apprêtait de rentrer, quand, devant ses pieds, elle aperçut un minuscule coquillage rose. Elle s’agenouilla et projeta sa main pour caresser sa coque dure. Puis, elle le souleva du sable. Elle se rendit compte que c’était une petite moule rose entière : elle gardait toujours ces deux moitiés, ces deux coques étaient toujours collées l’une à l’autre. La jeune femme était tentée de l’apporter avec elle et de l’ouvrir à son homme. Mais un instant après, elle reposa le coquillage rose sur le bord près de l’eau et s’éloigna avec un pas lent. Elle eut envie que les vagues mouillassent de l’eau vive et froide ses pieds. Elle s’approcha de la masse écumeuse qui venait se poser sur elle. Les coquillages blancs et noirs, ces belles moitiés des moules vides, retentissaient dans ses poches. Elle pensa que les vagues étaient généreuses ce matin. La petite moule rose, entière et vivante, allait être de nouveau replongée au cœur de l'océan.

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