2010/06/30

La femme qui tente de se libérer…en cassant la perfection

Dans le musée de l'art moderne, je contemple une vidéo présentant une femme en habit blanc. L'unique touche de couleur - ses lèvres couvertes du rouge à lèvres écarlate. Cette femme se trouve dans une salle dont les murs sont parfaitement blancs (même plus blancs que son habit). Elle est en train d’observer une table joliment dressée. La table est parée d’une nappe blanche immaculée ; sur la nappe reposent des tasses du thé et une théière de la porcelaine blanche. Les lignes de tous les couverts paraissent parfaites. Tout parait parfait : tellement parfait et tellement blanc qu’on s’attend à quelque chose. On ne sait pas à quoi, mais on pressent que quelque chose arrivera. Et c’est alors que la femme commence à promener le bout de ses doigts sur les courbes de la théière, sur les rebords de sa tasse ainsi que sur la surface du vase à côté. Après l’instant de la grande contemplation de la perfection immuable, la femme se met à renverser tout. Ses gestes résolus s'intensifient de plus en plus...Dans des élans déterminés, elle pousse la théière, la tasse remplie du thé, le vase débordant de l’eau; elle pousse tout par terre. Les objets se cassent en mille éclats…La perfection n'est plus telle qu'auparavant.
Puis, le silence triomphe du nouveau. Le blanc, émis par les petits morceaux brisés, ré-envahit l’espace.
Le rouge à lèvres, couvrant la bouche de la femme, est toujours écarlate. A-t-elle réussi à briser ses chaînes intérieures et à s’en libérer?

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