2009/06/11

Vert soyeux et noir scintillant

La vitrine de la boutique antiquaire raconte une histoire de soie verte, des meubles résistés aux époques, des chats photographiés autrefois en noir et blanc. Et du coup, à mon passage près de la vitrine, j’aperçois un vrai chat noir, allongé sous l’un des fauteuils imposants. Oui, le chat est vrai, vivant et respirant. Il demeure au sol et se croit à l’abri des regards curieux des visiteurs. Ce devrait être le chat du propriétaire de la boutique. Son pelage du noir scintillant fait paraître le velours vert de la tapisserie et la soie verdoyante des rideaux encore plus intenses. Ce chat a – t – il reconnu les chats des vieux portraits accrochés à quelques pas de lui? Et ce décor, même vu de l’extérieur, n’évoque- t – il pas le décor d’une pièce théâtrale: plus précisément, le moment après le spectacle; le moment quand les acteurs sont déjà partis, mais l’esprit de l’histoire déjouée remplit encore l’espace alentour ? Contemplant ainsi les détails présents, on se demande qui ont été les varis maîtres de cette scène de maison ; qui s’est reposé dans le creux du velours vert, qui a aimé ces chats, nous fixant des images. Et finalement, qu’est – ce qui a incité le vrai chat noir à se poser là, à chercher un abri près des meubles vides, décorant la vitrine antiquaire ? Ou bien, cette exquise ne serait qu’une histoire de plus, garnie abandonnement du vert soyeux, percée du noir scintillant…Tout cela pour prouver que la vie se poursuit malgré l’ancienneté. Il y aura toujours un chat vivant qui saura voir là où les humains ne peuvent pas...

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