2009/06/03

L'inatteignable

Nous, les humains, sommes petits aux pied des gratte- ciel. Et pourtant, nous sommes ceux qui les ont conçus et construits. Non, les gratte – ciel ne sont pas les nouveaux tours de Babel. Les humains contemporains ne se préoccupent pas tellement du divin ; il leur paraît toujours loin. Nous sommes concentrés souvent en nous – mêmes, en nos for intérieurs, en nos problèmes à résoudre. Nous avons besoin de cette grandeur et de ses lignes pour nous convaincre que notre existence est bien remplie ; que grâce à tout cet alentour édifié, l’échappatoire du néant est plus facile. Avec les gratte-ciel, nous tentons de nous persuader que notre monde existe et que nous y existons avec. Au pied des gratte-ciel de Philadelphia, je n’ai pas eu l’impression que les gens dans cette ville ont voulu défier le ciel, mais qu’ils ont voulu juste remplir leur univers en l’édifiant. Ils ont ainsi légué le message aux générations que quoi qu’il arrive sur cette terre – là, l’humain témoigne pour l’humain en construisant. C’est souvent son unique réconfort. En plongeant dans les lignes des gratte- ciel, je n’ai pas eu peur ; je n’ai senti aucune menace, aucune énormité écrasante, aucun cri désespéré contre le vide. Au pied des gratte – ciel de Philadelphia, j’ai été consciente que les humains ont besoin de se confirmer la présence de l’existence… Tout en sachant que le bout du ciel, derrière l’immensité de leurs bâtiments, sera toujours là. Inatteignable.

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