2009/03/19

C’était cela l’Amérique...

Les rochers étaient immenses : des bloques géantes marrons et gris. Je marchais à côtés d’elles et je les regardais étonnée. Jamais, je ne m’étais dressée devant de telles montagnes pierreuses. Elles paraissaient irréelles à cause de leur taille surhumaine, mais en même temps, je pouvais sentir leur surface si je décidais de les toucher. Il y avait de la poussière ; comme si quelqu’un de très loin essayait de travailler les pierres. A droite se détachait une grotte : pierreuse elle aussi. Son entrée était noire et effrayante. L’unique espoir était un fin ruisseau d’eau qui coulait à son sens. Cependant, le ruisseau se perdait sous les rochers entassés. Se je décidais de le suivre, il fallait que je passe sous les rochers ou entrer dans la grotte. A cette idée, je tressaillis du froid et d’une peur inconnue.
Devant moi, d’autres rochers se dressaient. Mes yeux ne saisissaient aucune surface plate, aucun morceau de terre et de l’herbe. J’avançais pourtant tout au long des rochers. Du coup, je m’arrêtai de nouveau. Je soulevai ma tête et mes yeux vers le sommet des ces rocs impitoyables. « C’est l’Amérique », me disait une voix invisible. « C’est ainsi en Amérique ! » répéta la voix avec des notes narquoises, mais je ne voyais toujours personne. Provoquée par la voix, je me dis : « Cela devrait être donc l’Amérique…Et cet endroit est plus impressionnant que le Grand Canon. » A l’instant de cette pensée, j’aperçus un autre tableau. Cette fois, c’étaient les plus hauts rochers de tous ceux que j’avais déjà vus. Deux tours gigantesques formées des morceaux pierreux s’élançaient dans l’air. Et l’air était lointain. Elles formaient comme si deux ailes des portes magiques. Je désespérais de ne jamais pouvoir surmonter ces obstacles, parsemant mon chemin en avant. En comparaison des rochers, j’étais comme une poussière désorientée en face de l’immensité submergeante. C’est alors que mes yeux distinguèrent un petit sentier, à peine saisissable, creusé apparemment sous les rochers – tours. Je m’efforçai de l’approcher et de le regarder de plus près. C’était un minuscule tunnel et le sentier se dessinait à son creux. A la différence de la grotte, le tunnel était lumineux. Sa lumière était l’unique lumière aux alentours. Peut – être, derrière les rochers, il y avait une clairière, mais il fallait que j’ose me faufiler sous le tunnel ; il fallait que je traverse le minuscule sentier au dessus duquel pesait l’énormité de la plus grande masse pierreuse.
J’hésitais. Je regardai en arrière et je compris que le chemin – là était toujours ouvert. Je pouvais reculer et revenir dans mon village si je le voulais. Une pensée me pénétra pourtant : je savais que la lumière manquait aussi dans mon village. L’unique chemin vers la lumière passait sous les rochers géants. S’écrasseraient – ils si j’osais passer dessous ? Les rochers ne me répondaient pas. Il fallait que j’entreprenne ce voyage pour comprendre. Oserais – je le faire ?


Voilà, c’était cela l’Amérique.

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