2010/09/08

Histoires d’enfants lors de la rentrée

Le petit Noa pleure. C’est sa première journée à l’école. Il a trois ans. Après, avec les jours, et avec le savoir –être de son éducatrice, il est amené auprès des autres enfants. L’éducatrice demande à Jacques (un enfant très calme) si il serait d’accord de construire avec Noa une ferme. Jacques accepte volontiers et par miracle, les larmes des yeux de Noa s’estompent. Car l’idée de la ferme, aide à Noa d’évoquer l’image des vaches qu’il a vu le week – end passé. Dans quelques jours, Noa fabriquera un impressionnant oiseau du papier et l’offrira tout sourire à sa maman. Ainsi, l’initiation à l’école préscolaire se terminera avec bonheur pour Noa.


La petite Nathalie ne parle ni français, ni anglais malgré que son prénom le présuppose. Elle est d’origine chinoise et l’une des enfants les plus silencieux à l’école. Mais elle est toujours attentive et contente quand l’éducatrice lui adresse personnellement la parole. Le troisième jour après la rentrée, Nathalie commence à prononcer les noms de certains légumes et fruits qu’on a appris longtemps en classe grâce aux images et aux répétitions.
A la fin de la semaine, Nathalie est à l’aise avec les mots magiques « merci », « pardon », « s’il vous plaît ». L’éducatrice ne manque pas l’occasion d’amener d’autres filles près de Nathalie pour lui proposer des jeux communs et de la complimenter sur les belles robes qu’elle choisit chaque jour. Evelyne, une enfant très sociale s’approche de l’éducatrice est dit : « Et moi aussi, j’ai aussi une belle robe. C’est moi qui l’ai choisie ce matin. »


Madeleine est une autre petite fille ravissante âgée de 3 ans. Elle a attentivement observé les gestes de l’éducatrice durant l’atelier du bricolage. Madeleine a bien compris comment il faut tenir la feuille et la queue coupées du papier de couleur pour les coller au dessus de la forme ronde représentant la pomme. Après avoir terminé sa pomme à elle, Madeleine continue d’observer le travail des autres enfants. Elle veut même les aider en passant aux plus petits les formes coupées et prêtes à coller. L’éducatrice comprend que Madeleine est non seulement une observatrice attentive, mais aussi une enfant prête à offrir son aide aux autres enfants, les moins habiles avec le bricolage. Finalement, tous repartent avec les pommes et les poires faites du papier coloré. Quelle merveille!

Mathilde a 4 ans. Ces robes sont autant ravissantes que celles des autres filles, mais elle ne prononce aucun mot durant la journée en classe. Il arrive qu’elle se met en pleurs soudains et elle cherche constamment la présence de l’éducatrice. Dans le parc, si l’éducatrice la lâche, Mathilde se met en pleurs de détresse. Durant les repas, si l’éducatrice ne l’encourage pas, l’enfant ne mangera rien. Certaines des éducatrices pensent que trop d’attention individuelle nuit à l’indépendance à l’école, mais l’éducatrice de Mathilde est persuadée qu’il faut passer du temps avec l’enfant et ne pas l’ignorer ou l’abandonner pour résoudre sa difficulté d’intégrer l’école préscolaire.

Ingrid et Dora sont des jumelles hispanophones. Comme un certain nombre d’enfant elles ne communiquent ni en français ni en anglais. Pourtant, l’éducatrice a trouvé le moyen de les apprivoiser à la vie du groupe et aux règles à appliquer. Le comment faire s’avère progressivement compréhensif pour Ingrid et Dora en suivant l’exemple des autres enfants, ceux qui maîtrisent mieux les comportements souhaités. Lors de déjeuner, Ingrid et Dora sont attablées près des enfants qui savent se servir des couverts et des mets. L’éducatrice encourage Max à montrer à Ingrid comment il faut tenir son morceau de pizza et comment utiliser la fourchette pour la salade. Max est fier d’être en aide à ses camarades de table. A leur tour, les filles suivent l’exemple de Max et commencent peu à peu ce déjeuner délectable. L’éducatrice n’intervient qu’avec la parole bienveillante. Elle montre qu’elle est là pour les enfants, qu’elle apprécie leurs efforts et qu’elle croit en la capacité personnelle de chacun dans son groupe.

Eloi est un garçon silencieux lui aussi et plutôt timide. Si on ne le demande pas quelque chose, il ne prendra pas la parole. Son éducatrice se rend bien compte et tente de l’aborder toujours quand la possibilité se présente. Même si construit tranquillement des tours de lego, seul à sa table de travail, après un long moment d’observation, l’éducatrice décide d’approcher Eloi en amenant Pierre près de sa table de travail. « La tour que tu as construite, Eloi, est vraiment belle, solide et impressionnante », s’adresse l’éducatrice à lui. « Oui, mes matériaux sont solides », réplique Eloi. Il n’a rien contre si Pierre travaille à côté de lui. Quand le papa vient pour chercher Eloi, l’enfant dit tout seul à l’éducatrice : « Cet week-end, je vais à un camping…Je vais faire mon canoë. Et mon canoë est rouge… ». L’éducatrice est contente qu’Eloi lui partage ses projets et qu’il a pris seul l’initiative de s’exprimer. « Tu sais, Eloi, je suis contente que tu ailles à la montagne…Tu verras certainement des rochers et des rivières…Et si tu veux, lundi, quand on sera de nouveau à l’école, tu pourrait dessiner ton canoë et le camping. Comme cela toute la classe connaîtra ton canoë », propose l’éducatrice d’un ton jovial et encourageant. Eloi lui dit au revoir et il quitte l’école en plein sourire avec son papa.

Belle rentrée à tout le monde.

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